Voyagez de manière respectueuse grâce à l’écotourisme
Pour vos prochaines vacances, vous recherchez une expérience plus authentique vous permettant de vous reconnecter à la nature ? De plus en plus de personnes font le choix aujourd’hui d’un tourisme vert, un tourisme respectueux de l’environnement et des écosystèmes. Cette pratique de voyager différemment s’inscrit directement dans la mouvance du développement durable, afin de limiter les effets néfastes du tourisme traditionnel, appelé également tourisme de masse.
Alors, à quoi correspond exactement l’écotourisme ? Comment se pratique-t-il ? Où pouvons-nous faire de l’écotourisme ? Et enfin quelles activités touristiques s’inscrivent dans cette démarche de protection et de conservation de la nature ?
Dans cet article, nous faisons le tour de cette nouvelle forme de voyage et nous analysons son impact positif sur les milieux naturels.
Table des matières
À quoi correspond exactement l’écotourisme ?
Un peu d’histoire sur l’origine du mot
Écotourisme se compose à la fois du préfixe « eco » qui signifie en grec « maison » ou encore « habitat » et du mot « tourisme ». Le terme « écotourisme » voit le jour en 1976 dans un rapport d’activité rédigé par Gerardo Budowski intitulé « Tourisme et préservation de l’environnement : Conflit, coexistence ou symbiose ? » L’article étant écrit en anglais, il s’agit donc du mot « ecotourism » que les lecteurs découvrent. Il est ensuite repris en 1983 par l’architecte mexicain Hector Ceballos-Lascurain dans un article universitaire rédigé également en anglais « Tourisme, écotourisme et aires protégées : état des lieux du tourisme de nature dans le monde et orientations pour son développement ». Cet article met pour la première fois en lumière l’impact de l’activité touristique sur les milieux naturels.
L’auteur de l’article décrit alors l’écotourisme comme « des voyages et des visites respectueux de l’environnement dans les zones naturelles relativement intactes, afin de profiter et d’apprécier la nature (et toutes les caractéristiques culturelles passées et présentes qui l’accompagnent), favorisant la conservation, ayant un faible impact et qui permettent une implication socio-économique bénéfique et active de la population locale. ». Ce passage est très complet et permet de comprendre les différentes dimensions qu’englobe le terme d’écotourisme.
Effectivement, l’écotourisme regroupe à la fois une dimension écologique, de préservation de la nature, mais également un côté social en prenant en compte le lien que les populations locales entretiennent avec le milieu naturel et aussi économique.
En 1992, la Société internationale d’écotourisme donne donc une première définition du terme. L’écotourisme correspond à « une forme de voyage responsable dans les espaces naturels qui contribue à la protection de l’environnement et au bien-être des populations locales ». Cette définition sera par la suite complétée en 2006 par le réseau Global Ecotourism Network en y intégrant également le côté éducatif. Ainsi, les touristes comme les populations locales doivent comprendre le fonctionnement des écosystèmes, leur vulnérabilité et la nécessité de les protéger.
L’écotourisme représente une composante du tourisme durable selon l’Organisation mondiale du tourisme. Il s’agit donc d’une manière de voyager plus responsable, en minimisant son impact sur l’environnement naturel, tout en comprenant le fonctionnement de l’écosystème concerné et de l’importance de préserver la biodiversité existante de ce milieu tout en respectant la vie des populations locales qui l’entourent.
L’écotourisme est donc une forme de voyage qui englobe à la fois l’écologie, le social et l’économie de proximité.
Pourquoi l’écotourisme est-il si important ?
L’objectif principal de l’écotourisme est d’éviter toute dégradation d’un environnement naturel qui fragiliserait l’écosystème et entrainerait la disparition de certaines espèces animales et végétales. Ainsi, l’écotourisme compte lutter contre la déforestation, le bétonnage excessif, la pollution et la production de déchets massifs. Il s’agit d’une alternative au tourisme de masse qui propose d’impliquer les populations locales dans la préservation de leurs milieux naturels en créant ainsi des emplois autour de l’écotourisme. Si cette nouvelle forme de tourisme apporte un bénéfice économique aux locaux, alors ces derniers seront plus à même de protéger la nature qui les entoure.
Rappelons que le tourisme de masse a eu des impacts néfastes sur certaines zones naturelles ainsi que sur le patrimoine historique et culturel dans différentes parties du monde. Nous pouvons d’ailleurs citer les exemples de Venise, des iles Galapagos, du Machu Picchu ou encore de l’Everest. Parmi ces répercussions négatives, nous comptons notamment :
- la surfréquentation d’un espace entrainant par la suite de l’érosion,
- le piétinement excessif empêchant le renouvellement d’espèces végétales,
- le dérangement systématique des animaux et des oiseaux, perturbant la reproduction ou la nidification de certaines espèces.
- la surconsommation de l’eau dans les pays tropicaux, qui constitue déjà une ressource rare pour les communautés locales.
- la multiplication des moyens de transport entrainant une augmentation importante des émissions de carbone dans l’air.
- la destruction massive de lieux de vie pour construire de véritable paradis touristique, façonnant ainsi le paysage de manière à plaire aux touristes.
Ainsi, l’écotourisme est une réponse à ce surtourisme en proposant une approche plus qualitative de la découverte d’un environnement naturel, en privilégiant la proximité avec les communautés locales et le voyage en petits groupes. L’écotourisme représente aussi un défi de préservation des ressources naturelles de notre planète.
Les principes fondamentaux de l’écotourisme
À l’inverse du tourisme traditionnel qui reflétait plus une manière de consommer à outrance un lieu, l’écotourisme valorise la découverte d’un patrimoine naturel, en explorant des milieux ruraux ou forestiers, en comprenant le fonctionnement de différents écosystèmes et en prenant le temps d’observer la faune et la flore dans son environnement naturel.
Afin que certaines destinations ou circuits puissent s’intégrer dans une approche de développement durable et d’écotourisme, les opérateurs touristiques doivent répondre à plusieurs principes fondamentaux :
- La conservation et le respect d’un écosystème afin de préserver ses fonctions et la biodiversité qu’il abrite.
- Un travail préparatoire doit être entrepris avec les communautés locales des pays concernés sur la planification des activités touristiques, mais aussi sur les zones visitées afin de réduire l’impact de la fréquentation et pour protéger les zones les plus vulnérables.
- L’information et l’éducation des voyageurs sur la nécessité de protéger tel environnement naturel.
- La présence d’un expert (guide, animateur nature, garde forestier ou de parc national, scientifique…) qui encadre les visites des sites naturels.
- Le respect des communautés locales et de leurs manières de vivre.
- La mise en place d’action concrète pour diminuer l’impact des activités touristiques sur l’environnement visité (moyen de transport comme le vélo ou la randonnée, l’hébergement chez l’habitant…).
- L’écoresponsabilité de l’organisme touristique dont l’activité doit aussi avoir des retombées financières pour les locaux, mais aussi pour pouvoir investir dans la protection, la conservation et la gestion du milieu concerné.
- L’évaluation de l’expérience de l’écotourisme dans tel environnement en mesurant les impacts de la fréquentation des voyageurs.
- Valoriser le développement durable en créant des emplois au niveau local dans les pays concernés.
- Toutes les activités touristiques doivent répondre aux critères du développement durable et utiliser des infrastructures de haute qualité environnementale (HQE)
Les avantages de réaliser un voyage écotouristique
En réalisant un voyage écotouristique, tout d’abord vous boycottez ainsi le tourisme de masse et ses répercussions sur la planète.
Vous découvrez ensuite les richesses naturelles et culturelles d’un milieu et vous comprenez l’importance de les préserver. Au lieu de surconsommer, vous prenez le temps d’observer et de vous connecter avec cette nature.
Ensuite, pendant votre voyage écotouristique, vous rencontrez les communautés locales. Vous échangez avec la population et découvrez d’autres façons de vivre. Vous participez également activement à l’économie du pays puisque vous consommez des produits locaux et l’écotourisme crée des emplois.
Vous vous déplacez de manière plus écologique. Vous dormez dans des écohébergements. Par cette forme de tourisme responsable, vous réduisez votre impact carbone sur la planète et participez activement à la conservation et la préservation des écosystèmes.
Les voyages écotouristiques permettent ainsi de lutter contre la pauvreté en créant de nouveaux emplois pour la population locale et ils facilitent la protection de l’environnement en pratiquant un tourisme raisonné et respectueux.
Quelles sont les activités écotouristiques ?
Il existe différentes formes d’écotourisme. Vous trouverez par exemple :
- Les hébergements écologiques et ceux à faibles impacts écologiques : ces types d’hébergements sont développés avec des matériaux naturels qui limitent ainsi leur impact sur l’environnement proche. Il peut s’agir de maisons en pailles, en terre, des huttes ou encore des tentes. Leur emplacement est pensé de telle manière à limiter le dérangement de la faune et de détérioration de la flore. Vous pourrez trouver aussi des écovillages, des écogites, des écolonges, voir des safaris Lodge, des écocampings, ou encore des écoauberges. Tous ces établissements sont certifiés par un écolabel.
- Éco Trekking et écotourisme basé sur les activités de plein air : l’écotrekking correspond à des randonnées en montagne accompagné de bonnes pratiques (ne pas jeter de déchets dans le milieu, ramasser les déchets trouver sur le chemin, respecter les chemins balisés, ne pas cueillir d’espèces protégées, ne pas déranger les animaux). Les randonnées écologiques sont encadrées par un accompagnateur qui informe et éduque les voyageurs au respect du milieu. Pendant ces éco trekking, les touristes observent les animaux sauvages sans les déranger, les oiseaux. Ils découvrent et apprennent à reconnaître la faune et la flore du milieu.
- L’agrotourisme et la valorisation des communautés locales : les voyageurs découvrent les pratiques agricoles et savoir-faire des agriculteurs d’un pays donné. Les touristes peuvent participer aux travaux des champs, à la cueillette ou à la transformation des produits artisanaux.
- Les voyages de développement communautaires : les voyageurs s’investissent dans un projet communautaire dans des pays en développement. Ils découvrent ainsi d’autres cultures, d’autres traditions et savoir-faire. Par leurs présences ils participent à l’économie locale et le projet bénéficie aux communautés riveraines.
- L’éco volontariat : Les personnes donnent de leur temps libre pour s’investir dans une expérience de volontariat auprès des associations et des ONG de gestion et de protection de la nature ou qui œuvrent dans le développement durable.
Toutes ces formes d’écotourisme vous permettent de pratiquer un tourisme équitable, éthique, solidaire, écologique et durable.
Comment pratiquer l’écotourisme en France ?
Si vous désirez faire du tourisme responsable lors de vos prochaines vacances, alors vous pouvez parfaitement choisir une des nombreuses destinations écotouristiques en France. Dans chaque région, vous découvrirez toute la richesse de notre patrimoine naturel et culturel.
L’avantage de vivre une expérience touristique de proximité est dans un premier temps de diminuer votre empreinte carbone au niveau de la planète, puis vous découvrez ou redécouvrez avec ou sans guide, les caractéristiques environnementales de chaque coin de la France.
Voici quelques exemples d’activités écotouristiques à réaliser dans chaque région de France :
- En Auvergne–Rhône-Alpes, profitez des grandes étendues du Massif central pour découvrir les volcans d’Auvergne, goûtez à la gastronomie locale et découvrez le savoir-faire artisanal de la région.
- En Bourgogne–Franche-Comté, faites du slow tourisme en découvrant les bocages du bourguignon ainsi que les chaînes de montagnes des Vosges et du Jura.
- En Bretagne, savourez l’air du grand large avec un environnement naturel et culturel exceptionnel, promenez-vous en vélo le long des côtes, découvrez les îles bretonnes, explorez les fonds marins…
- En Centre-Val de Loire, succombez à la beauté sauvage de la Loire, fleuve indomptable, mais dont les anciens méandres abritent une biodiversité rare et unique.
- En Nouvelle Aquitaine, goûtez à la quiétude des paysages verdoyants de la Creuse, visitez les nombreux vignobles autour de l’agglomération de Bordeaux.
Il s’agit ici de quelques exemples de destinations françaises pour pratiquer un tourisme vert et respectueux de la nature. Chaque région vous réserve ses surprises en termes de biodiversité et d’activités nature.
La pratique de l’écotourisme dans le monde
Bien évidemment, si vous résidez en France, le mieux est de pratiquer un tourisme de proximité plutôt que de se rendre dans d’autres destinations à travers le monde en avion. Effectivement, plus nous nous déplaçons loin, plus nous faisons grimper notre facture carbone.
Mais si vous habitez déjà à l’étranger, sachez que le principe de l’écotourisme se mondialise et dans pratiquement chaque pays, vous trouverez des actions en harmonie avec la nature et les écosystèmes.
Par exemple la Norvège est un des pays qui s’inscrit le plus dans le développement durable. Vous pourrez faire du camping sauvage tout en respectant la nature et profiter des magnifiques paysages encore préservés dans le pays.
Dans les Açores, vous aurez le privilège de découvrir les baleines et les dauphins dans leur environnement naturel.
Le Costa Rica dispose de son côté de plus de 25 % de terres protégées. Vous pourrez vous balader dans les différents parcs nationaux, observer la ponte des tortues, découvrir la richesse de la faune marine.
Mais prenez le temps de réfléchir à votre prochain voyage responsable, car chaque coin de la planète regorge de merveilles au niveau biodiversité, culture et savoir-faire. Mais l’écotourisme invite avant tout à la contemplation de cette beauté naturelle et non à un consumérisme de « tout faire, tout voir ».